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OAI STAR
Highway to Oai
Le rock’n’roll vous manque ? Celui qui file droit sans faire de concessions, fait courir l’adrénaline dans vos veines et accroche un sourire béat sur votre visage ? Pas de panique, Oai Star revient.
Avec un septième album, Zulu Oscar Bravo India, nom de code qu’on vous laisse décrypter tout.e seul.e, rapide, drôle, rebelle et conçu comme une reprise de volée dans la lucarne. Sans freins, sans faux semblants, sans frontières. Tout l’esprit Oaï Star dans douze chansons qui donnent envie de se lâcher.
Le groupe marseillais a été formé au début du siècle (le XXIe hein, pas celui d’avant) par Lux Botté et Gari, deux des MCs du Massilia Sound System, qui voulaient laisser s’exprimer leur côté punk. Depuis, il n’a jamais dévié de sa route, même après le décès brutal de Lux en 2008. Gari a repris le flambeau, sans oublier l’influence de son alter ego. « Lux était la star et moi son premier ministre. Il est toujours présent. Je lui demande de valider tout ce que fait le groupe » assure-t-il, très sérieux. Cette fois, c’est la rencontre avec Neskoh Hadzimuratovic, guitariste bosnien installé à Marseille, qui déclenche la flamme. Les confinements, la Zemmourisation des esprits, les faux débats sur les réseaux sociaux… Face à tout ce qui ronge la société, Gari et Nesko partagent l’envie d’un disque exutoire et de titres qui puissent enflammer les scènes et rapprocher les gens. « Fouta Nobis Pacem » (Foutez-nous la paix), premier extrait de l’album, résume ce ras-le-bol face à l’angoisse sécuritaire des diffuseurs de néant : « Même à l’Ehpad, on nous enverra les douaniers » grince Gari. Les compositions du premier arrivent en rafales pendant la tournée du Massilia Sound System de l’été 2021 et inspirent le second. Les textes se collent aux hymnes à guitares, aïolisant les riffs métal, politisant la rage. Résultat : un brûlot où un tiers de radicalité est boosté par deux tiers
d’autodérision. Et le quatrième tiers ? Une grosse dose d’identité marseillaise forcément, dont on retient le « Oaï Star au Hellfest », égotrip délirant à base de pastaga, et ce chant à la gloire de La Maison Hantée, club rock indépendant, que le monde entier envie aux Phocéen.ne.s. « Notre CBGB à nous. On serait à New York, la municipalité ferait poser une plaque en bronze pour saluer
l’importance de ce lieu » insiste Gari.
Comme toujours, un album de Oaï Star se devait d’être accueillant. On y croise forcément le Toulousain Dadoo Daniel, ex-leader du groupe KDD, qui avait largement participé au précédent disque. Mais aussi deux jeunes rappeurs : la Marseillaise Lansky Namek, qui électrise de son flow rugueux le dernier titre ska punk « Faut Secouer » et Le Bast, presque un membre de la famille puisque fils de Blu, premier guitariste du Oaï Star, dans un rôle de « MC scarabée » en quête du grand « Pourquoi ? ». Last but not least, le chroniqueur Guillaume Meurice, dont Gari a découvert, surpris, la passion pour son groupe lors d’une émission sur France Inter.
« L’époque a besoin de transpirer, de s’amuser, de sortir du cadre » assure le Oaï Star. Zulu Oscar Brao India est là pour ça.
Gilles Roff